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- L'OVNI de Soccoro -
 - Envoi d'un internaute anonyme de la région de Namur (Belgique) -

L'ovni de Soccoro
- Reconstitution de l'ovni de Soccoro -

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 Introduction :

Aucune histoire d’ovni n’a, plus que celle de Socorro, contribué à convaincre
 toute une génération que les ovnis n’étaient pas seulement des objets mystérieux
 parcourant les cieux, mais qu’ils étaient aussi, probablement, pilotés par des
 visiteurs d’un autre monde. L’affaire de Socorro n’est certes pas le premier
 cas d’une prétendue rencontre avec des extraterrestres. De telles histoires
 circulaient alors depuis au moins une cinquantaine d’années. Mais avant que
 l’observation du policier "Lonnie Zamora" fasse la Une des journaux, en 1964,
 les récits de rencontre avec des hommes de l’espace étaient le fait de témoins
 à la crédibilité et à la réputation discutables. Des histoires qui prêtaient
 pour le moins à sourire.

 L’histoire de Zamora était différente. Il était policier, ce qui faisait
 de lui un témoin hautement crédible. Dès lors, s'évanouit définitivement
 le sentiment alors très répandu, y compris parmi les amateurs d’ovnis
 selon quoi il y avait quelque chose d’absurde, voire même de ridicule,
 à propos des humanoïdes. L'association entre ces objets mystérieux, les
 ovnis, et la présence de petits pilotes venus d'ailleurs, devint alors
 l'une des composantes essentielles du phénomène.

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 L'histoire :

 Les cieux étaient clairs et ensoleillés, avec juste quelques nuages épars,
 cet après-midi du 24 avril 1964, au dessus de Socorro au Nouveau Mexique.
 Le vent soufflait avec force dans le ciel, pendant qu'au sol, les représentants
 de la loi filaient à vive allure, poursuivant un chauffard au volant d'une
 Chevrolet noire. Lonnie Zamora, un officier de police de Socorro, conduisait
 la deuxième voiture de police, une Pontiac blanche de 1964. C'est alors que,
 vers 17h45, alors qu'il pourchassait le contrevenant, il aperçut une flamme
 dans le ciel et entendit un rugissement soudain. Pensant qu'un dépôt de
 dynamite toute proche venait d'exploser, il abandonna la poursuite pour se
 diriger vers l'endroit d'où semblait venir cette curieuse flamme.

 Pendant qu'il roulait, il put voir, à travers ses lunettes de soleil vertes
 placées par-dessus sa paire de verres correcteurs, cette flamme qui descendait
 lentement. Elle était de couleur bleue et orange et avait la forme d'un entonnoir,
 deux fois plus large à sa base qu'à son extrémité et quatre fois plus haute que
 large. Mais une colline l'empêchait de voir la source de cette flamme.

 Ce bruit que Zamora entendait toujours tenait plus du rugissement que d'une
 explosion ou d'un réacteur. Pendant qu'il conduisait, fenêtres baissées, sur
 la route rocailleuse qui menait au dépôt de dynamite, ce bruit passa d'une
 fréquence élevée à une fréquence basse, en une dizaine de secondes environ.

Lonnie Zamora


 Mais Zamora eut une difficulté considérable à monter en haut de la colline,
 à cause de la route en pente raide et rugueuse. Les roues de sa voiture
 glissaient sur la rocaille instable, et il dût s'y reprendre à deux fois,
 forcé à chaque fois de faire marche arrière pour relancer le véhicule.
 A la troisième tentative, il remarqua que la flamme et le grondement
 avaient disparus, puis il finit par atteindre le haut de la colline à
 18 mètres du sommet . Une fois au sommet, Zamora roula lentement vers
 l'ouest,sur une route pleine de graviers, sans plus rien remarquer
 d'anormal pendant 15 à 20 secondes...

 Pendant qu'il cherchait du regard le dépôt de dynamite dont il ne ne
 souvenait pas de la situation exacte, il vit soudain un objet brillant,
 vers le sud, à environ 250 mètres de distance. Il arrêta immédiatement
 sa voiture et se mit à observer la scène pendant quelques secondes....

 Tout d'abord, cet objet lui évoqua une voiture retournée, puis il aperçut
 deux personnes en combinaisons blanches juste à côté. La " voiture "
 paraissait toute blanche, comme posée sur le terrain de mousse, et les
 deux silhouettes avaient l'air normales. Il supposa qu'il s'agissait
 d'adultes de petite taille, ou bien de grands enfants, qui se seraient
 amusés à renverser le véhicule. Ils mesuraient environ un tiers de la
 taille de l'objet, soit 1,20 à 1,40 mètres  environ. C'est alors que
 l'un d'entre eux se tourna vers Zamora, et qu'il parut effrayé.

 Pensant pouvoir leur être utile, le policier s'engagea sur la route
 qui menait vers eux. Sur le chemin, il indiqua par radio au bureau
 du shérif qu'il était sur le lieu d'un possible accident, dans un "arroyo"
 et qu'il allait bientôt sortir de son véhicule pour examiner la situation
 de plus près. Toujours en parlant à la radio, il stoppa à 30 mètres
 environ de la “voiture retournée”. Mais au moment d'ouvrir sa porte,
 il fit tomber son micro et dût se baisser pour le ramasser et le replacer
 sur son support. C'est à ce moment qu'il entendit deux ou trois coups très
 forts, espacés d'à peine une seconde les uns des autres. C'était comme
 si quelqu'un ouvrait et refermait violemment la portière d'une voiture.

 Avant qu'il puisse se retourner vers la scène, il entendit une nouvelle fois
 le rugissement, qui augmenta en puissance, évoluant d'une tonalité grave à
 une tonalité aiguë. Au même moment, il vit la flamme sous l'objet, et réalisa
 alors qu'il ne s'agissait nullement d'une voiture retournée.
 L'objet s'éleva à la verticale, lentement, en émettant depuis le centre de sa
 face inférieure une légère flamme bleutée dont l'extrémité tournait à l'orange.
 Cette flamme semblait remuer la poussière dans les environs immédiats,
 mais il n'y avait pas de fumée.

 Depuis une distance de 800 pieds environ Zamora eut un bon aperçu de l'objet.
 Il avait la forme d'un oeuf de couleur aluminium. Pas de porte, ni de hublot,
 ni aucune autre caractéristique, à part une inscription de couleur rouge.
 Cette inscription, à la manière d'un insigne, occupait près de 80 centimètres
 de large, en plein milieu de l'objet. Lorsqu'il fut à un peu moins d'un
 mètre au-dessus du sol, Zamora remarqua qu'il semblait être doté de “pieds”
 à sa base, inclinés vers l'extérieur et qui reposaient sur le sol.

 Comme le rugissement ne cessait de s'accentuer, Zamora pensa que l'engin
 allait peut-être exploser, il se détourna, paniqué, et se mit à courir
 pour rejoindre sa voiture. Soudain, alors qu'il jetait un regard vers
 l'objet, il heurta le pare-chocs arrière de sa voiture avec sa jambe,
 tomba au sol et perdit ses lunettes. Mais il se releva tout de suite
 et continua à courir vers la crête de la colline. En regardant encore
 une fois en arrière il vit que l'objet s'était élevé au-dessus de
 l'arroyo et qu'il était maintenant dans le ciel, au même niveau que
 sa voiture.

 Zamora était si effrayé par le rugissement qu'il comptait bien continuer à
 grimper la colline, mais le bruit s'arrêta et il entendit à la place un
 gémissement aigu qui dura peut-être une seconde. Il plongea alors à terre,
 la face tournée vers le sol, en protégeant sa tête avec ses bras. Dans le
 silence qui suivit, il se décida à regarder en l'air et vit l'objet partir
 en direction du sud-est, en ligne droite, à environ 3 à 5 mètres du sol.
 Il passa bientôt à presque un mètre au-dessus du stock de dynamite dont
 la hauteur était de 2 mètres 50.

 Zamora revint alors en courant à sa voiture, tout en gardant un oeil sur
 l'objet qui montait toujours et se dirigeait au loin, au dessus de la campagne,
 silencieusement et sans flamme. Il ramassa ses verres correcteurs, mais  laissa
 ses lunettes de soleil au sol, et rentra dans la voiture. Il contacta tout de
 suite Ned Lopez, l'opérateur radio de la police, et lui dit de regarder par la
 fenêtre de son bureau. “Qu'est-ce que c'est ?” demanda Lopez. “Ca ressemble à un
 ballon”, répondit Zamora, qui suivait toujours l'objet des yeux.
 Il semblait s'élever lentement et “rapetisser” très vite. Après avoir survolé Box
 Canyon ou Six Mile Canyon Mountain, il disparût simplement.

 Zamora donna alors des instructions à Lopez et au sergent M. Samuel Chavez,
 un patrouilleur d'état du Nouveau Mexique, pour qu'ils le rejoignent. En
 attendant leur arrivée, il sortit son stylo et fit un croquis de l'insigne
 qu'il avait vu sur l'objet. Il dessina un demi-cercle au-dessus d'une flèche
 pointant vers le haut depuis une ligne droite de base (on a suspecté par la
 suite que le dessin de Zamora aurait été « changé » par l'enquêteur militaire
 venu l'interroger, et que Zamora décrivit à l'origine un insigne comme un V
 inversé au-dessus de 3 lignes parallèles). Zamora descendit alors jusqu'à
 l'endroit où l'objet s'était trouvé, et constata que quelques broussailles
 avaient brûlé. Il entendit alors le sergent Chavez l'appeler depuis la radio
 de sa voiture pour lui demander de préciser sa position. Zamora retourna
 alors à son véhicule et dit à Chavez de regarder droit devant lui il se
 tenait juste là.
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 Le même jour à New York :

 A 10 h du matin le 24 avril 1964 .. Environ 10 h avant l'événement de Socorro
 Gary Wilcox, un fermier vivant à Tioga City, dans l'état de New York, vit
 un appareil qui ressemblait beaucoup à celui vu à Socorro, ainsi que 2
 personnages similaires habillés de manière presque identique. Wilcox décrivit
 avoir vu un objet brillant dans les bois. Alors qu'il approchait, il vit un
 engin en forme d'oeuf de 6 mètres12) de long stationnant à 50 centimètre au
 -dessus du sol. Lorque Wilcox commença à l'examiner, il fut confronté à deux
  êtres, chacun de 4 pieds de haut environ et portant des combinaisons blanches
 argentées qui recouvraient leur tête. Ces personnages, trapus, portaient
 des plateaux sur lesquels se trouvaient des échantillons de sol.

 Un des êtres approcha Wilcox et commença à lui parler en anglais. Ils parlèrent
 pendant 2h de sujets tels que la pollution de l'air, les sondes spatiales, les
 méthodes d'agriculture et le fait que ces êtres prétendaient venir de Mars.
 Les martiens dirent à Wilcox de ne parler à personne de son aventure, puis ils
 entrèrent dans leur vaisseau, qui émit un son lancinant lorsqu'il décolla.

 Wilcox réalisa à quel point son histoire était absurde et pensa que quelqu'un
 lui avait fait une blague. Il appela alors sa mère pour lui raconter ce qui
 était arrivé, et l'histoire finit par être connue. Les jours suivants, diverses
 personnes vinrent interroger Wilcox, dont le shérif, deux agents fédéraux,
 des ufologues et des journalistes de presse. Ils trouvèrent tous en Wilcox un
 sujet très réticent, au moins, personne ne pouvait l'accuser de rechercher la
 publicité. Wilcox n'entendit parler de l'événement de Socorro qu'une semaine
 plus tard, lorsque son père lui montra une coupure de presse à ce sujet.

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 L'enquête :

L'enquête de Soccoro
- Les enquêteurs de Soccoro: ( De gauche a droite , Zamora , Burns (FBI)
H.Mitchell (AFMDC) , Lorenzen (APRO) et Castle de la police militaire -

___________________________________

 L'officier de police Lonnie Zamora produisit ce croquis de l'insigne qu'il
 observa sur l'objet.

Dessin du logo
- Le dessin du logo fait par Zamora-


 L'enquête sur l'incident de Socorro commença quelques minutes après la rencontre.
 Ce sera l'un des incidents d'ovnis les plus étudiés de l'histoire.

 Le sergent Chavez de la Police d'Etat du Nouveau Mexique arriva dans sa voiture
 juste quelques instants après que Lonnie Zamora ait vu l'objet disparaître au
 loin. Chavez jeta un oeil à Zamora qui était pâle et en sueur.  On dirait que tu
 as vu le diable… , lui dit-il. " Peut-être bien que je l'ai vu ! ", lui rétorqua
 Zamora. Lorsqu'il mit le patrouilleur au courant de ce qui s'était passé, Chavez
 fut d'abord sceptique. Il regarda discrètement dans la voiture de Zamora à la
 recherche d'outils qu'il aurait pu utiliser pour produire ces traces
 d'atterrissage. Mais il ne trouva rien permettant d'incriminer Zamora.

 Lorsque Zamora et Chavez commencèrent à marcher le long de l'arroyo où Zamora
 avait vu l'objet, ils trouvèrent des traces de brûlures ici et là. De la fumée
 semblait émaner d'un buisson brûlé, mais il n'y avait ni flammes ni braises.
 Chavez remarqua que le buisson brûlé était au centre de 4 empreintes triangulaires.
 Il cassa alors une branche du buisson, mais il était froid au toucher. Les 4
 empreintes au sol avaient apparemment été produites par les pieds de ce qui avait
 atterri là, quoi que ce fût.

 Quelques minutes plus tard, le policier d'état Ted V. Jordan, l'adjoint au shérif
 James Luckie, et l'inspecteur de bétail Robert White, lequel avait entendu la
 discussion radio entre les policiers, arrivèrent et commencèrent à examiner les
 lieux. Jordan prit des photographies. A 19h Chavez et Zamora partirent rejoindre
 les bureaux de la Police d'Etat. Lorsqu'ils arrivèrent, Zamora parla à l'agent du
 FBI J. Arthur Byrnes Jr., qui se trouvait être au bureau pour une autre affaire
 et avait entendu parler de l'incident sur la radio de la police.

 Byrnes contacta immédiatement l'officier en charge au centre d'essais de White Sands,
 qui à son tour contacta le capitaine Richard T. Holder, l'officier militaire le plus
 proche. Holder arriva à la station 20 minutes plus tard, et lui comme Byrnes
 interrogèrent Zamora. Par la suite ils visitèrent le site en compagnie de plusieurs
 officiers de police de Socorro. Puis, de retour au poste, Holder appela une police
 militaire, qui établit un périmètre autour du site le soir-même et, à l'aide de
 lampes-torches,prirent des mesures et recueillirent des échantillons. A 1h du matin,
 Holder avait terminé son rapport sur l'incident. Un peu plus tard, il allait recevoir
 l'appel d'un colonel dans la salle de commandement de l'Etat-Major Inter-Armées du
 Pentagone qui voulait être tenu au courant de l'incident sur le brouilleur
( l'émetteur radio codé utilisé pour les communications militaires).

 L'Air Force entama alors son enquête. Le major Hector Quintanilla, qui était alors
 directeur du projet Blue Book pour l'US Air Force depuis à peine un an, admit que
 ce fut un enfer lorsque l'histoire parut dans les journaux, le 25 avril. Les
 journalistes appelèrent Quintanilla tôt chez lui, de sorte qu'il partit à son bureau
 immédiatement pour diriger l'enquête. Lorsqu'il y arriva enfin,  les téléphones ne
 cessaient de sonner , se souvient-il ; pas moins d'une douzaine d'appels en attente
 pour lui. Mais il ne répondit à aucun. La première chose qu'il voulait faire était
 de contacter le major William Connor, l'officier enquêteur sur les ovnis à la base
 aérienne de Kirkland à Albuquerque, au Nouveau Mexique, à 55 miles de Socorro.
 Bien que Conner lui-même avait peu d'expérience, le sergent David Moody, qui était
 l'analyste en chef de Quintanilla, se trouvait être en affectation temporaire à
 Kirkland.

 Il fallut des heures pour que l'enquête de l'Air Force démarre vraiment. Un
 compteur Geiger dût être trouvé ainsi que le photographe de la base. Moody et
 Conner vérifièrent finalement la radioactivité du site seulement deux jours
 après l'événement, et les résultats furent négatifs. Ils ne parvinrent pas
 non plus à trouver une quelconque trace radar du passage de l'objet. Ils
 obtinrent des copies de l'enquête préliminaire de Holder ainsi que les
 photographies du site que l'adjoint au shérif Jordan avait prises.

 Les échantillons de sol prélevés le soir du 24 avril furent analysés par
 l'Air Force Materials Laboratory. Une analyse spectrographique achevée
 le 19 mai sur un échantillon du sol ne révéla aucun matériau étranger.
 Aucun élément chimique n'avait été trouvé dans le sol carbonisé ou brûlé
 qui puisse accréditer la présence d'un quelconque système de propulsion.
 Pas plus que le laboratoire ne trouva de quelconque différence significative
 de composition entre les échantillons de contrôle et ceux du site.
 Le laboratoire conclut donc qu'il n'y avait aucun résidu étranger sur le site.

 Les médias exerçaient une forte pression sur le Bureau de l'Information de
 l'Air Force pour avoir une réponse mais, nota Quintanilla, « il n'y avait
 rien à partir de quoi nous pouvions tirer une conclusion définitive, ou même
 une évaluation digne de ce nom ». Quintanilla n'avait aucune idée de ce que
 Zamora avait bien pu voir, mais il était bien déterminé à en découvrir
 l'origine. Il décida d'envoyer à Kirkland le conseiller scientifique du Blue
 Book, J. Allen Hynek, l'astronome de l'Université Northwestern.

 Parallèlement, le dimanche 26 avril, Jim et Coral Lorenzen de l'Organisation de
 Recherche sur les Phénomènes Aériens (APRO) de Tucson arrivèrent sur place pour
 mener leur propre enquête. Ils établirent que les empreintes laissées par les
 pieds de l'objet couvraient une zone de 8 sur 12 pieds. Les empreintes étaient
 de forme triangulaire et de 3 à 4 pouces de profondeur. Ils notèrent aussi 4
 dépressions circulaires, d'environ 4 pouces 1/2 de diamètre et approximativement
 3 pouces de profondeur ; empreintes qu'ils supposèrent avoir été faites par
 l'échelle que les personnages avaient dû utiliser pour entrer et sortir de
 l'appareil. Quatre autres empreintes avec une petite forme de croissant au
 milieu furent trouvées là où les personnages se tenaient ; on pensa qu'il
 s'agissait de leurs traces de pas.

 Le mardi 28 avril vit arriver Ray Stanford, représentant du Comité National
 d'Enquêtes sur les Phénomènes Aériens (NICAP), un groupement ufologique privé
 de haut niveau basé à Washington, D.C. Stanford, un médium ( psychic ) qui
 affirmait avoir vu des ovnis lui même à de nombreuses reprises, rencontra
 Zamora, visita le site et recueillit sur le sol ce qui lui semblait être des
 éraflures métalliques sur une roche, dans l'une des dépressions du sol, là
 où l'objet avait atterri. Une analyse ultérieure par des scientifiques du
 Centre de Vol Spatial Goddard à Greenbelt, dans le Maryland, révéla que le
 matériau était juste de la silice ... c'est-à-dire rien que du sable.
 Mais Stanford préféra insister sur le fait que le scientifique qui avait
 procédé à l'analyse lui avait initialement affirmé que les éraflures étaient
 un alliage de zinc et de fer différent de tous ceux connus sur Terre,
 laissant à penser que l'objet de Socorro était un appareil extraterrestre.

 De nombreuses personnes enquêtèrent sur l'incident de Socorro, mais
 probablement personne ne fit un travail aussi approfondi que Ray Stanford,
 qui publia le seul ouvrage consacré à ce cas, Socorro Saucer in a Pentagon
 Pantry (Blueapple Books, Austin, Texas, 1976). Malgré son ampleur,
 l'enquête de Stanford est considérablement teintée d'une attitude quasi
 paranoïaque, largement répandue à l'époque, au sujet d'une supposée politique
 du secret de l'Air Force sur les ovnis. Stanford était ainsi convaincu que
 les autorités avaient tenté de dissimuler leur intérêt et leur implication
 dans le cas de Socorro, et de cacher des indices. En fait, l'agent du FBI
 Arthur Byrnes demanda que son nom ne soit pas mentionné en tant que participant
 à l'enquête de Socorro. Byrnes demanda aussi à Zamora de ne pas mentionner
 avoir vu les deux personnages associés à l'objet. Et le capitaine Holder
 suggéra à Zamora qu'il ne parle du symbole qu'il avait vu sur le côté de
 l'appareil à personne d'autre que les enquêteurs officiels.

 Plus tard, Stanford apprit par James McDonald, un physicien de l'atmosphère
 de l'Université d'Arizona, qu'une chimiste radiologue du Public Health
 Service de Las Vegas avait analysé les matériaux recueillis à Socorro,
 dont du sable vitrifié recueilli sur le site d'atterrissage. Mais il semble
 que des personnes de l'Air Force vinrent récupérer toutes les notes et
 les matériaux de cette chimiste, en lui demandant de ne plus en parler.
 L'Air Force avait aussi récupéré les photographies du site d'atterrissage
 prises par Ted Jordan après le départ de l'objet, sans jamais les lui rendre.
 Pour quelle raison ? Parce qu'elles auraient été abîmées, apparemment irradiées.

 Lorsque l'astronome Hynek arriva à Socorro pour le compte de l'Air Force,
 il y avait peu de choses qu'il puisse faire pour ajouter à l'effort
 d'enquête déjà mené. Zamora reconstitua l'épisode entier pour Hynek,
 qui erra également loin du lieu de l'incident, à la recherche de traces
 d'atterrissage similaires dans la zone, sans en trouver aucune.
 Les traces elles-mêmes ne faisaient que 2 ou 3 pouces de profondeur,
 elles étaient sablonneuses, argileuses et tassées ( hard-packed ), et
 semblaient avoir été écopées (scooped out ), comme si un énorme dispositif
 mécanique s'était positionné là avec une certaine douceur. Hynek observa
 personnellement certains des buissons épineux carbonisés dans le voisinage
 immédiat de l'incident.

 Hynek décida de se focaliser sur le caractère et les relations des personnes
 impliquées, Zamora en particulier. Il espérait invalider le témoignage de
 Zamora d'une manière ou d'une autre, mais cet effort échoua. Mon opinion est
 qu'un événement réel, physique a eu lieu dans la périphérie de Socorro cet
 après-midi-là… , conclut-il.

 Dans le même temps Quintanilla procédait à ses propres vérifications.
 Il appela le Centre de Contrôle des Ballons de la base aérienne de Holloman
 au Nouveau Mexique, afin de vérifier l'activité des ballons dans la région
 au moment de l'incident. Avec sa secrétaire Marilyn Beumer Stancombe, ils
 appelèrent toutes les stations météo et les bases de l'Air Force du Nouveau
 Mexique. Il examinèrent également la possibilité d'une activité d'hélicoptère
 et les vols d'appareils gouvernementaux et privés dans l'état, susceptibles
 d'apporter une explication à l'observation de Zamora.

 Mais toutes ces vérifications se révélèrent négatives. Il n'y avait eu aucun
 hélicoptère, aucun ballon ni aucun appareil non-identifié dans la région, et
 les installations radar de Holloman et Albuquerque n'avaient observé aucun
 " blip " inhabituel. En outre, le site radar le plus proche de Socorro, le
 Holloman Moving Target Indicator Radar, ait été éteint ce jour-là à 16h.
 Désespéré, Quintanilla appela même la division reconnaissance du Pentagone
 et le Service d'Immigration. Finalement, en dernier recours, il décida de
 vérifier même auprès du Poste de Commandement de la Maison Blanche. Mais
 c'était une impasse là aussi — un général informa Quintanilla que la seule
 activité qu'ils avaient eue dans la zone était des vols de U-2, le premier
 avion espion de haute altitude de l'Amérique à l'époque.

 Après des jours à vérifier une chose puis une autre, Quintanilla finit par
 recevoir le rapport de Hynek sur Socorro. Mais celui-ci n'ajoutait
 pratiquement rien au rapport que Connor et Moody avaient rédigé. En fait,
 Quintanilla était furieux contre Hynek, car ce dernier avait " soufflé sur
 les braises " à l'occasion de ses conférences de presse. " J'étais déterminé
 à résoudre le cas envers et contre tout ", notera Quintanilla. Comme Hynek,
 il était convaincu qu'un véritable appareil physique s'était trouvé là.
 La question était : était-ce extraterrestre ou de fabrication humaine ?

 Quintanilla suspectait que la solution puisse se trouver dans un quelconque
 hangar de la base aérienne de Holloman. Après avoir tiré quelques ficelles
 au Pentagone, il prit lui-même l'avion pour Holloman afin d'interroger
 longuement le commandant de la base. Sa visite dura quatre jours,
 Quintanilla parla à tout le monde et fit des recherches d'un bout à l'autre
 de la base. Il passa même un autre jour avec les contrôleurs, les plus bas
 dans l'échelle hiérarchique, de la zone de missiles de White Sands.
 Mais il dût repartir, convaincu que la réponse au mystère de Socorro ne
 résidait finalement pas dans la base d'Holloman.

 Sur le chemin du retour, à la base aérienne de Wright Patterson dans l'Ohio,
 Quintanilla aboutit à une autre solution potentielle au mystère de Socorro :
 Zamora aurait-il pu voir un prototype du module d'atterrissage lunaire, qui
 était alors en cours de test ? Il demanda à être informé sur le sujet, les
 recherches sur le module lunaire du programme Apollo étant menées justement
 à Wright Patterson. Il passa beaucoup de temps à suivre cet piste, et pour
 de bonnes raisons. C'était une excellente supposition.

 Fin 1962 la NASA avait sélectionné la société Grumman pour fabriquer cette
 pièce de matériel cruciale pour la course à la Lune de l'Amérique. Le contrat
 fut signé le 14 janvier 1963 et Grumman passa les trois premiers mois à
 mettre au point une forme externe acceptable pour le véhicule. On mit beaucoup
 d'attention à imaginer à quoi la surface de la Lune ressemblerait et comment
 on pouvait concevoir un atterrissage en toute sécurité.
 Les concepteurs réalisèrent qu'ils n'avaient pas besoin d'un véhicule
 aérodynamiquement profilé, comme cela aurait été nécessaire dans l'atmosphère
 terrestre. L'appareil ne devant opérer que dans le vide spatial, il pouvait
 avoir une apparence aussi maladroite qu'il était nécessaire. Et comme
 l'appareil de Socorro, ce serait un véhicule conçu pour deux hommes.

 La NASA décida que les systèmes de propulsion du module seraient testés à
 White Sands, et prévoyait également de tester le module lunaire en vol au
 Nouveau Mexique, si l'on en croit une étude historique du programme par la
 NASA. Mais au fil des années, la conception du module lunaire changea
 considérablement, et à la fin Grumman aboutit avec une sorte d'énorme
 insecte aux pattes d'araignée, assez différent de ce que Zamora avait vu au
 Nouveau Mexique en 1964.

 Dans sa quête, Quintanilla écrivit même à toutes les sociétés impliquées dans
 la recherche opérationnelle sur le module lunaire, mais toutes leurs réponses
 furent négatives. Aucun prototype de module lunaire n'était encore opérationnel
 en avril 1964.

 A la fin, Quintanilla, forcé de se prononcer sur le cas, le qualifia de “non
 identifié.” Il le fit bien que pensant que de nombreux éléments essentiels du
 cas manquaient,"des éléments impondérables (intangibles) impossibles à vérifier.
 En 1966, dans les pages d'un magazine intitulé Studies in Intelligence,
 Quintanilla affirme ne pas douter une minute de la fiabilité de Zamora :
 "Un officier de police sérieux, un pilier de son église, et un homme bien
 versé dans la reconnaissance des véhicules aériens dans cette région.
 Il est intrigué par ce qu'il a vu et, franchement, nous le sommes tout autant.
 Il s'agit du cas le mieux documenté de nos archives, et nous ne sommes
 toujours pas parvenus, en dépit d'une enquête approfondie, à trouver le
 véhicule ou tout autre stimulus qui pu ainsi effrayer Zamora au point de
 le paniquer."
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  Autres Témoins :

 Déterminée comme elle l'était à se débarrasser du cas ( to explain away ),
 l'Air Force n'essaya pas vraiment de retrouver d'autres témoins de l'événement
 de Socorro. Mais d'autres virent apparemment l'objet de Zamora, dont 2 hommes
 de Dubuque, dans l'Iowa, dont le témoignage, cependant, se révéla par la suite
 douteux. Le soir de l'incident, le dispatcher de la radio de la police reçu 3
 signalements d'habitants prétendant avoir vu une flamme de lumière bleue dans
 la zone, mais il ne consigna pas leurs noms dans le registre des appels.
 Une chaîne de télé d'Albuquerque aurait aussi reçu un appel, juste avant 17h30,
 d'une personne déclarant avoir vu un ovni en forme d'oeuf qui voyageait en
 direction du sud, vers Socorro. Mais encore une fois le nom du correspondant
 ne fut pas conservé. Deux femmes de la périphérie sud de Socorro déclarèrent
 avoir entendu le bruit de rugissement associé à l'objet, mais sans jamais voir
 l'objet lui-même.

 Deux jours après l'incident, Opel Grinder, le responsable de la station service
 des Frères Whitting, raconta une histoire fascinante, bien que non étayée.
 Grinder raconta qu'un groupe de touristes — un homme, sa femme et 3 garçons ,
 s'était arrêté à sa station en fin d'après-midi et avait fait mention de "cet
 appareil volant bien bas près du sol près d'ici". Lorsque Grinder répondit qu'il
 y avait beaucoup d'hélicoptères dans la région, le touriste commenta : " C'était
 un drôle d'hélicoptère alors, si c'en était un ".L'objet avait survolé leur
 voiture, en se dirigeant apparemment tout droit vers l'arroyo où Zamora avait
 fait sa rencontre. L'homme ajouta même avoir vu une voiture de police
 probablement celle de Zamora ... Qui se dirigeait vers la colline.
 Malheureusement, ce temoin ne revint jamais s'identifier après que l'observation
 de Zamora ait été rendue publique.

 Des années plus tard, d'autres témoins se firent connaître. Robert Dusenberry,
 qui travaillait pour la Socorro Electric Corporation, déclara avoir vu le départ
 de l'objet avec 2 autres hommes alors qu'ils roulaient le long du "site d'atterrissage".
 Plusieurs heures après l'incident, un sergent-chef de la Stallion Range Station voisine
 de la zone d'essais de missiles de White Sands repéra une lueur bleue dans le ciel.
 Alors que celle-ci s'intensifiait, le moteur de sa voiture s'arrêta et son système
 électrique tomba en panne. Après que la lueur ait disparu, il fut à nouveau capable
 de démarrer sa voiture. La lueur était apparue au sud-ouest, exactement la direction
 où l'objet se dirigeait lorsque Zamora le perdit de vue.
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 La seule suspicion de canular...

 Une seule personne, à Socorro, pensa qu'en fait Zamora avait fabriqué toute
 l'histoire,et cet honneur douteux revient à Felix Phillips. Phillips vivait
 près du site d'atterrissage et se trouvait chez lui avec sa femme au moment
 de l'incident.Ils vivaient si près, en fait — juste à un millier de pieds de
 distance que Phillips jugeait qu'il aurait dû entendre l'énorme rugissement
 dont Zamora avait parlé, en particulier parce que Zamora avait prétendu l'avoir
 entendu à 4000 pieds de distance, et par-dessus le bruit de sa propre voiture
 lancée à pleine vitesse. Cependant, bien que Phillips ait eu plusieurs de ses
 fenêtres ouvertes cet après-midi-là,ni lui ni sa femme n'entendirent aucun son…

 Phillips fut la seule personne à considérer Zamora comme l'auteur d'un canular.
 Mais Hynek jugea l'accusation inacceptable : le memo officiel de Hynek sur
 l'incident précise :
 Phillips était directement en vent arrière depuis la coulée, il y avait un vent
 sud-ouest qui soufflait très fort, et la coulée est sur le versant opposé de la
 colline d'où Phillips écoutait. Ceci, bien sûr, peut faire une énorme différence
 dans la capacité à entendre."

 Au fil des années, aucune autre suggestion de canular n'a été formulée. " Il est
 honteux de s'en prendre à quelqu'un d'aussi honnête que Lonnie Zamora ", dit
 aujourd'hui l'enquêteur Ray Stanford," Cet homme est honnête du matin au soir. "

L'ovni avec son logo
- Reconstitution de l'OVNI avec son logo -

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 Théories et explications :

 Tout le monde pense que Zamora a bien vu quelque chose. Mais qu'est-ce que c'était.?
 En dépit de la propre conclusion de l'Air Force, les sceptiques, comme Donald Menzel,
 un astronome de l'Université de Harvard et le " déboulonneur " ( debunker ) d'ovnis
 le plus influent de l'époque, pensait que quelqu'un avait dû faire une blague à
 Zamora. Le scénario de Menzel, très élaboré, impliquait des jeunes du lycée utilisant
 un ballon et divers produits chimiques pour « jouer un tour » à l'officier de police,
 pour une raison ou une autre. Quelques années plus tard, cependant, Menzel changeait
 d'avis : peut-être Zamora avait-il vu finalement un "diable des poussières " ( dust
 evil) ( Les " dust evils " sont de grands tourbillons de poussière qui apparaissent
 dans les étendues désertiques, produits par le vent. On peut en voir quelques
 illustrations ici :
 
Initialement, Philip Klass, un rédacteur du magazine Aviation Week and Space Technology,

 pensa que Zamora avait vu un phénomène de plasma lié aux lignes électriques à haute
 tension avoisinantes. Mais lui aussi changea d'avis des années plus tard, et en vint
 à croire que Zamora avait conspiré avec le maire, lequel possédait la propriété sur
 laquelle l'incident avait eut lieu, afin de fabriquer cette histoire d'ovni et d'attirer
 les touristes. Si c'est bien le cas, cela n'a pas marché.

 La plupart des gens à Socorro pensaient que l'objet que Zamora avait vu était
 probablement un prototype expérimental secret. Ce fut aussi l'opinion de l'ufologue
 Jacques Vallée. Le détail de l'insigne vu par Zamora sur l'objet accréditait cette thèse.
 L'insigne : de quoi peut-il bien s'agir ?

 Cet insigne qu'il se souvient clairement avoir vu sur le mystérieux objet ovoïde est
 sans doute l'aspect le plus déroutant de l'observation de Zamora. Il est assez rare
 que les signalements d'ovnis mentionnent quelque inscription que ce soit. En fait,
 de telles inscriptions constituent une caractéristique particulière des appareils
 de fabrication humaine. Et ils ont un but précis : permettre l'identification.
 En théorie, il serait sans doute possible de déterminer l'origine de l'appareil si
 nous pouvions faire correspondre les inscriptions décrites par Zamora avec un
 insigne connu.

 La description des inscriptions par Zamora évoquèrent à J. Allen Hynek un marquage de
 bétail typique, mais, à l'évidence, ce n'était pas une vache qu'avait vu Zamora.
 Jacques Vallée, qui travaillait étroitement avec Hynek à l'Université Northwestern
 en 1964, pensait pour sa part que l'insigne ressemblait beaucoup au logo de la société
 Astropower, une filliale de la Douglas Aircraft Corporation. Il avait trouvé le logo
 dans une publicité d'un numéro spécial informatique des Actes de l'Institut des
 Ingénieurs Radio, daté de janvier 1961. L'insigne rendit Vallée suspicieux.
 Il n'avait jamais entendu parler d'un signalement de soucoupe authentique dans lequel
 un insigne aurait été vu sur le côté de l'engin. Il se demanda alors si l'appareil
 de Socorro n'aurait pas pu être un prototype militaire quelconque. Tout comme
 Quintanilla, Vallée suspecta en outre qu'il puisse s'agir d'un prototype du module
 lunaire....

 Larry Robinson pense savoir ce que Lonnie Zamora a vu ce jour-là. Quelque part entre
 1965 et février 1967, Robinson, aujourd'hui ingénieur à l'université d'Indiana,
 se souvient avoir lu un article de magazine à propos d'une séries de vols d'un
 ballon à air chaud à travers plusieurs états. Une carte montrait les points
 d'atterrissage du ballon. Une petite anecdote racontait une aventure amusante sur
 le trajet : L'équipage fit une rencontre avec un représentant des forces de l'ordre
 qui avait visiblement l'intention de tirer sur l'engin, ou même de tirer sur eux.
 Il paraissait véritablement effrayé par ce ballon. Ils découvrirent ensuite que le
 policier avait cru voir un vaisseau spatial. » Hélas, Robinson ne parvint jamais à
 retrouver cet article.

 Puis, en mars 1967, Robinson acheta le numéro spécial du magazine Look consacré
 aux soucoupes volantes et, pour la première fois, il lut le récit de l'observation
 de Socorro. Le nom de Socorro lui était familier parce qu'il l'avait vu récemment
 sur la carte publiée avec l'article du magazine.

 En juin 1968 Robinson vit pour la première fois les inscriptions que Zamora avait
 décrites et il se souvint immédiatement d'une publicité qu'il avait vue dans un
 autre magazine en 1963 ou 1964, et qui montrait un ballon appartenant à, ou
 sponsorisé par, la société International Paper. Leur logo était un cercle avec
 une flèche pointant vers le haut, constituée des lettres “I” et “P”. Mais il
 écarta l'explication d'un ballon, pensant, à l'époque, que les ballons ne pouvaient
 être aussi bruyants que l'engin décrit par Zamora.

 Puis un jour de l'été 1976 Robinson entendit son chien aboyer, puis un rugissement
 très fort au dehors. Lorsqu'il sortit dans son jardin, il vit un objet rond à environ
 200 pieds d'altitude. C'était un ballon à air chaud piloté, propriété d'un établissement
 vinicole local. La ballon rugit à nouveau et il vit la flamme qui sortait du brûleur
 pour faire s'élever la ballon. Lorsque Robinson relut le récit de Socorro en février
 1996, tout semblait concorder.

 "Tous les effets observés collent parfaitement avec un ballon ", conclut Robinson,
 qui remarque qu'en 1964, ces ballons de sport à air chaud ne dataient que d'un ou
 deux ans. " Lorsque le ballon a atterri, les pilotes ont stoppé le brûleur par
 sécurité. Ils avaient probablement la plate-forme triangulaire et plate utilisée
 à cette époque, avant 1966, qui laissa trois marques sur le sol. L'équipage then
 set up a stand ou dû retenir l'anneau de la bouche du ballon afin de la garder
 ouverte. En faisant cela ils firent probablement les quatre marques ainsi que les
 empreintes de pas. Ils rallumèrent alors le brûleur (les coups entendus par Zamora)
 et remplirent à nouveau l'enveloppe. Le brûleur émet des souffles sur les côtés lors
 du remplissage jusqu'à ce que le ballon s'élève, ce qui mit probablement le feu
 aux broussailles. Avec dans les parages un policier donnant l'impression d'être
 un peu dingue, et qui se cachait pour arriver vers eux, ils n'ont certainement
 pas tardé à décoller pour fuir droit vers le ciel."

 Robinson pense que l'insigne que Zamora avait vu sur l'objet n'était autre que le
 logo de la International Paper Corporation et que l'objet était un de leurs ballons.
 Mais une vérification auprès du siège d'International Paper, à Rye dans l'état
 de New York, ne permit pas de confirmer cette hypothèse : le logo de la société,
 qui ressemble effectivement à ce que Zamora avait vu, ne fut pas utilisé avant
 1968, quatre ans après l'incident de Socorro. Et il n'était pas rouge,
 contrairement à ce que Zamora avait décrit. La société en question existe
 toujours aux Etats-Unis, on peut constater qu'elle utilise toujours le logo
 adopté en 1968, en lettres blanches sur fond bleu, sur son site internet,

 Je pense savoir ce qui s'est passé , répond Robinson : Dans les courses de ballons,
 les emblèmes doivent être lisibles depuis assez loin pour pouvoir identifier la
 société. Les responsables ont dû penser que le précédent logo de International Paper
 n'aurait certainement pas suffit à cette identification. C'est à ce moment que le
 nouveau logo a dû être mise au point. Ou alors, quelqu'un d'autre devait avoir un
 logo semblable.


 Ou bien, ce ballon aurait-il pu être un projet militaire secret ? Un article de Peter
 Stekel sur Don Piccard, le pionnier des ballons, indique :" Au cours de ses années à
 Raven (Industries), entre 1962 et 1964, Piccard consacra toute son énergie à promouvoir
 les Vulcoons, des ballons thermiques à passager unique. En insistant sur son absence
 d'accréditation de sécurité à l'époque, Piccard raconte qu'il travailla strictement sur
 les ballons de sport et qu'il n'eut aucun rapport avec les contrats militaires de Raven…
 En se remémorant ces jours à Raven, Piccard est d'avis que la division des ballons sport
 de la compagnie était en réalité une couverture pour les applications militaires de
 ballons : “Le programme de ballon sport, auquel la direction de Raven Industry ne croyait
 pas, ne faisait finalement qu'entretenir cet homme un peu fou , passionné par les ballons,
 qui faisait une superbe couverture. Et donc, le jour où l'un de ces autres ballons
 (ceux des essais militaires,) serait aperçu, il évoquerait juste un de ces aéronautes
 sportifs.' Lorsque la Marine mit fin à son contrat avec Raven, le programme de ballons
 sport s'arrêta aussi. C'était en décembre 1964.”

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 Un design avec des "pieds":

 On peut déduire des informations sur l'appareil de Socorro d'après les traces qu'il a
 laissé derrière lui dans le ravin du désert. L'objet laissa quatre empreintes de "pads
 d'atterrissage ", arrangées de manière asymétrique. Trois des empreintes, équilatérales,
 faisaient 1 ou 2 pouces de profondeur en leur centre, avec un monticule de terre de
 2 pouces de haut expulsé vers l'extérieur ; la quatrième empreinte n'avait qu'un pouce
 de profondeur et était moins nette. Il a été estimé qu'il faudrait la tranquille
 pression d'au moins une tonne pour produire chacune des marques laissées dans ce type
 de sol du désert. Le véhicule lui-même, alors, devait peser entre 4 et 10 tonnes.

 Plus particulier, cependant, est l'arrangement des quatre marques sur le sol. Elles
 suggèrent une figure quadrilatérale avec une distance allant de 9 pieds 7 pouces
 1/2 à 13 pieds 2 pouces ½ entre chaque empreinte. De manière significative, lorsque
 des lignes sont tracées entre les empreintes opposées, elles coupent le centre à des
 angles de 90°. Une analyse d'ingénierie minutieuse par William T. Powers en 1968
 montra que les diverses mesures sont cohérentes entre elles. De plus, Powers montra
 que si le centre de gravité de l'objet était directement au-dessus de la marque de
 brûlure du centre, alors un poids égal aurait été supporté à chaque point médian des
 lignes tracées entre les quatre pads d'atterrissage — en supposant que le lien entre
 les “pieds” était souple.

 "Nous devons conclure ", écrivit Powers dans la Flying Saucer Review, " que tout plaide
 en faveur d'un véhicule ayant atterri près de Socorro, sur 4 pieds. " Powers fut surpris
 de constater que les pads d'atterrissage semblaient avoir été placés de manière utile
 pour ceux utilisant l'engin (les empreintes de pas, et vraisemblablement la porte, sont
 situés près de la marque qui semble la plus “mal placée”) plutôt qu'en fonction de règles
 de symétrie trop strictes. « Et cela », nota Powers, avec un étonnement considérable,
 " sans sacrifier aux nécessités d'une bonne ingénierie ".
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  Lonnie Zamora :

 A l'époque de l'incident, Lonnie Zamora avait 31 ans, il était trapu, portait des
 lunettes, et officiait depuis plus de dix ans dans les forces de police de Socorro
 au Nouveau Mexique. Autour de lui, personne n'a douté qu'il avait effectivement vu
 quelque chose en ce jour fatidique du 24 avril 1964, et il eut toujours droit à
 tous les éloges. Pour son superviseur, le chef de la police Polo Pineda, Zamora
 était " un bon gars ", une expression qui illustre bien l'opinion générale parmi
 les officiers de police. Le Dr. Lincoln La Paz, qui à l'époque dirigeait l'Institut
 des Météorites de l'Université du Nouveau Mexique à Albuquerque, connaissait
 Zamora depuis une quinzaine d'années. Pour La Paz, c'était un homme honnête et
 fiable. Le sergent Sam Chavez de la Police d'Etat, avait la plus haute considération
 pour la fiabilité de Zamora et son intégrité incontestée. Il le connaissait comme un
 homme sobre et dédié à son travail. Et, en toute logique, sa dernière rencontre avec
 l'alcool remontait à deux ou trois bières un mois auparavant.

 Le véritable nom de Lonnie Zamora est Dionicio Zamora. Il est né à Magdalena,
 au Nouveau Mexique, le 7 septembre 1933. A l'âge de 17 ans, il rejoint la Garde
 Nationale du Nouveau Mexique et sert pendant 24 ans. Bien qu'il ne vit jamais le
 combat, il participa aux interventions lors des émeutes de prison des années
 1980. Zamora rejoignit le département de police de Socorro en tant qu'officier
 à mi-temps en 1951 et passa à plein temps à l'âge de 21 ans.

 L'un des incidents d'ovni les plus significatifs de tous les temps devrait
 logiquement changer un homme pour toujours. Etait-ce bien le cas ici ?
 Je décidais de le découvrir. Retrouver Zamora fut assez facile. Il vivait
 toujours dans la même ville. Son numéro de téléphone était le même qu'il y
 a un quart de siècle. Et à l'âge de 66 ans, il travaillait toujours.
 Il montra quelque réticence à discuter.

 Il tenta tout d'abord de me dissuader."je ne me souviens plus de ça aujourd'hui ",
 me dit-il, " et puis je ne fais plus d'interviews ". Mais il était trop gentil
 et aimable pour insister et il voulut bien répondre à mes questions, bien que
 brièvement. Zamora se montra tout à fait sincère, bien qu'il soit clairement
 toujours aussi déconcerté aujourd'hui qu'il le fut alors, 35 ans plus tôt.

 Je commençai ma brève interview avec une question sur la durée de la rencontre.
 La littérature prétend que moins de deux minutes s'écoulèrent entre le moment
 ou Zamora vit la flamme pour la première fois et la disparition finale de
 l'objet dans le ciel. Mais cela me sembla être une durée bien trop brève pour
 inclure tout l'épisode, y compris ses trois tentatives successives de faire
 grimper sa voiture de police en haut de la colline. Je lui demandai donc s'il
 se souvenait de la durée que prit son observation :"Oui, je me souviens.! Oh,
 je dirais que c'était six ou sept minutes environ. »

    Lorsque vous avez réalisé que l'objet n'était pas une voiture renversée,
    qu'avez-vous pensé que c'était ?
    Je ne sais pas. Je n'ai rien pensé. J'ai juste couru, je n'ai pas… Je n'ai
    pas… J'étais tellement effrayé, je n'ai pas pensé.

    Qu'est-ce qu'il y avait de si effrayant ?
    Le bruit. L'apparence de l'objet.
    Que pensez-vous, aujourd'hui, de ce qui est arrivé, il y a 35 ans ?
    Je ne sais pas. Je n'y pense pas beaucoup. Je ne vais pas là-bas. Je ne parle
    plus de ça. Mais les gens m'appellent toujours.
    Cet incident a-t-il grandement affecté votre vie ?
    Ca n'a pas du tout affecté ma vie. C'est juste quelque chose qui est arrivé,
    et j'ai juste continué mon chemin après.
    Combien de temps avez-vous travaillé au département de police ?
    Quinze ans au total. Mais seulement pendant deux ans après l'incident et puis
    je suis parti. J'ai été transféré aux remblais, vous savez, remblayer la terre.
    C'est ce que je fais encore aujourd'hui.
    La ville de Socorro a-t-elle changé depuis l'incident ?
    Non, pas du tout. C'est toujours une petite ville, rien de plus.
    Que pensez-vous avoir vu ce jour de 1964 ?
    Je ne sais toujours pas. Ce n'était rien qui venait d'ici par contre. C'était
    quelque chose qui venait d'un autre endroit, je suppose. Je ne pense pas que
    c'était un projet secret ni rien comme ça.
    Mais les deux personnes que vous avez vu se tenant à côté de l'objet,
    ils avaient l'air plutôt normaux, non ?
    Je n'ai pas vu de personnages. J'ai juste pensé les avoir vu au loin là-bas,
    comme ça.En fait je ne les ai pas vus. J'ai pensé avoir vu des combinaisons,
    mais en fait que ne les ai pas vues. (deux heures après l'incident, lorsque
    Zamora fut interrogé pour la première fois par l'agent Byrnes du FBI, on lui
    dit qu'il serait mieux qu'il ne mentionne pas avoir vu les petits personnages
    en blanc, parce que personne ne le croirait.
    Plus de trois décennies plus tard, Zamora admettait difficilement à des
    étrangers avoir effectivement vu ces personnages. Les a-t-il vraiment
    vus ?
    Avez-vous jamais compris ce qu'étaient ces inscriptions sur l'objet ?
    Non, je n'ai jamais trouvé. Personne, je pense.
    Quelqu'un a récemment essayé d'expliquer votre observation en affirmant qu'il
    y avait une course de ballons à air chaud à l'époque, et que ce que vous avez
    vu était un des ballons faisant une brève halte. Que pensez-vous de cette idée ?
    Les gens disent toutes sortes de choses. A l'époque, tout le monde savait ce que
    c'était, tout le monde avait une explication. Ils ont dit que c'était un 'pogo'
    (un appareil à décollage et atterrissage vertical) ;que c'était un ballon à air
    chaud;que c'était un vortex, vous savez, un de ces entonnoirs qui descendent.
    Ils ont dit beaucoup de choses, mais je sais ce que j'ai vu. Et ce n'était pas
    un de ces trucs.
    Avez-vous vu quoi que ce soit d'autres de semblable depuis ?
    Non.
    Croyez-vous à une vie extraterrestre ?
    Je ne sais pas. Peut-être. J'ai vu quelque chose, mais je ne sais pas ce que
    c'était.
    Que pense votre femme de tout çà ?
    Elle pense que je suis fou. (rires)
    Mais toutes les femmes disent çà de leurs maris…
    C'est bien vrai ça ! (rires)
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 Conclusion :

L'incident de Socorro reste l'un des cas d'ovnis les plus remarquables de tous
 les temps. Enquêté de manière intensive et analysé en profondeur par certains
 des esprits les plus brillants de l'époque, il constitue notamment le seul cas
 inexpliqué de Blue Book impliquant un appareil posé à terre et ses occupants.

 Plusieurs facteurs placent ce cas au-dessus de la moyenne des observations
 d'ovnis. Le témoin principal était un policier, et un individu hautement
 digne de confiance. Une certain nombre de témoins secondaires déclarent
 également avoir observé telle ou telle partie de l'événement, qui eut lieu,
 de manière notable, à faible distance et en plein jour. Mais, peut-être le
 plus important, l'événement laissa derrière lui des indices physiques, des
 trous dans le sol et des broussailles carbonisées, qui suggèrent fortement
 qu'un objet physique a bien été présent à l'endroit supposé de l'atterrissage.
 Un autre facteur qui jette sur ce cas une lumière favorable est ce qui arriva
 immédiatement après l'observation. A peine l'objet avait-il été perdu de vue
 qu'une enquête fut entammée, la première d'une longue série.

 En somme, il y a peu de doutes dans l'esprit de quiconque qu'un objet réel
 fut impliqué. Mais qu'était-il ? De nombreuses personnes furent convaincues
 qu'il s'agissait d'une arme militaire secrète ou d'un appareil de la NASA
 qui fit un bref atterrissage d'urgence. Mais malgré ses recherches aux
 niveaux les plus haut placés, le directeur du Projet Blue Book, Quintanilla,
 ne parvint jamais à confirmer cette hypothèse. Et, certainement, même si le
 secret lui avait été caché à l'époque,il serait probable que nous le saurions
 aujourd'hui, plus d'un quart de siècle après l'événement. Mais rien de
 semblable n'a émergé des coffres noirs du Pentagone.

 Pouvait-il simplement s'agir d'un ballon à air chaud faisant un arrêt
 momentané, comme le suggère l'ingénieur Larry Robinson ? C'est possible.
 Après tout, comme l'avance à raison Robinson, Zamora lui-même dit que
 l'objet lui évoquait un ballon. Mais plusieurs détails militent contre
 cette explication. D'abord, Zamora ne vit pas de nacelle, de gondole ou
 de plate-forme sous le ballon lui-même, ni de cordages d'ailleurs, et
 les flammes qu'il vit sortaient de sous l'objet, et au milieu, en brûlant
 vers le bas. De plus, Zamora paniqua clairement à la vue de cet objet ;
 dans ses 13 années comme officier de police il n'avait jamais rien vu de
 tel. Robinson insiste sur le fait que le ballon à air chaud moderne
 n'avait que 2 ans d'existence à l'époque de l'observation et que les
 gens n'étaient pas encore familiers du rugissement et de la flamme de
 cette nouvelle technologie et qu'il était donc compréhensible que
 Zamora ait été fortement surpris. Mais si c'était un ballon, comme
 aurait-il pu laisser des traces d'atterrissages dans le désert
 équivalent à un appareil de 4 à 10 tonnes ? Robinson pense que
 l'impact d'un ballon avec une plate-forme métallique était suffisant
 pour créer de telles empreintes. Après tout , nous rappelle-t-il,
 les personnages aussi ont laissé des empreintes. Doit-on considérer
 qu'ils avaient du surpoids ? demande-t-il.

 On pourrait penser qu'une explication si triviale aurait fait l'objet d'une
 enquête approfondie à l'époque. S'il y avait eu la moindre chance qu'il
 s'agisse bien d'un ballon, le Blue Book aurait certainement sauté sauté sur
 cette occasion. Après tout, Quintanilla désespérait de trouver une solution.
 Comment aurait-il pu  et tous les autres avec lui  manquer quelque chose
 d'aussi simple ? D'un autre côté, si Robinson a raison, qui aurait pensé à
 demander à une société fabriquant des boîtiers d'archives si elle sponsorisait
 un ballon dans le région ? Si l'explication du ballon n'est pas impossible,
 elle est hautement improbable. Mais peut-être pas aussi improbable qu'un
 appareil extraterrestre.

 S'agissait-il d'un appareil venu d'un autre monde ? Le nombre d'observations
 d'ovnis doubla au mois d'avril 1964, et cette observation sembla être le
 prologue au début de la “vague” d'ovnis des années 1960. Mais s'il s'agissait
 d'un véhicule extraterrestre pourquoi apparût-il alors comme un appareil si
 " humain " ? Des rugissements énormes et des flammes brillantes sont
 l'exception plutôt que la règle dans les observations d'ovnis. Non, si cela
 venait d'un autre monde, cela devait être du nôtre, de notre futur peut-être ?
 Il n'est pas évident, cependant, d'imaginer une machine à voyager dans le temps
 qui ferait autant de bruit et cracherait une flamme aussi énorme.

 La vérité est que nous ne savons tout simplement pas ce que Zamora a vu ce
 jour-là dans le ravin de Socorro. Peut-être un jour y aura-t-il une réponse.
 Mais longtemps plus tard en 2013 , ce jour reste encore à venir.